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Une pagaie pas comme les autres

24-01-2022 09:13

Aline Guignard

Cap Kayak,

Une pagaie pas comme les autres

Certains s’étonneront de voir un long morceau de bois entre nos mains. Il s’agit en réalité d’une pagaie traditionnelle groenlandaise. Sous nos latitudes...

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Certains s’étonneront de voir un long morceau de bois entre nos mains. Il s’agit en réalité d’une pagaie traditionnelle groenlandaise. Sous nos latitudes, cette dernière a longtemps été supplantée par la pagaie européenne, celle à 2 pales bien marquées en forme de cuillère. Mais depuis une dizaine d’années, nombreux sont les kayakistes qui sont retournés à la tradition ancestrale de ceux pour qui le kayak était un moyen de transport quotidien et un outil de travail.

 

Vers le 13ème siècle, les Autochtones de Thulé, ancêtres des Inuits, s’implantent au Groenland. Alors habitués à la pêche et à la chasse en mer, ils cherchent à adapter leur matériel à leur nouvel environnement géographique et météorologique ainsi qu’à la pratique spécifique de la chasse au phoque. Il leur faut une pagaie plus endurante que puissante, offrant une faible prise au vent et qui permette des manœuvres aisées même lorsque l’eau est recouverte d’une pellicule de glace. En outre, il faut que son utilisation soit très silencieuse pour pouvoir approcher discrètement les phoques afin de les harponner. Comme la plupart des Inuits ne savent pas nager et qu’ils chassent la plupart du temps seuls, ils doivent maîtriser les techniques d’esquimautage et leur équipement doit les soutenir dans ces manœuvres. La forme de la pagaie se développe alors pour pouvoir répondre au mieux à ces conditions et exigences ; la pagaie groenlandaise naît.

 

Notre intérêt premier pour ces pagaies a été d’ordre ergonomique. Le mouvement de pagayage va devenir notre quotidien durant plus d’une année. Et lorsque l’on sait qu’en moyenne, en une journée de 6 heures de randonnée, entre 14'000 et 21'000 coups de pagaie sont donnés, la notion de tendinite s’immisce volontiers dans nos esprits. La pagaie groenlandaise entre et sort de l’eau de manière plus fluide et progressive que les pales européennes, les contraintes sur les articulations et les muscles sont donc moindres. Le manche ovale permet à la main de l’appréhender sans force. Les pales étant alignées, le pagayage entraîne peu de torsion des poignets. En outre, elles sont d’une légèreté déconcertante (735 gr pour celle d’Aline et 867 gr pour celle d’Olivier). Fabriquées sur mesure par l’entreprise Eastpole Paddle, spécialisée dans les pagaies groenlandaises, elles sont faites de cèdre rouge de l’Ouest (Thuya plicata), un bois imputrescible, et d’une touche de pin, marque de fabrique de l’entreprise. Le bois offre au toucher une sensation douce et chaude ;  des atouts que nous saurons estimer lorsque les températures seront négatives.

 

A l’époque, des pièces faites en os de baleine ou en ivoire de morse étaient placées aux extrémités pour améliorer leur résistance à l’usure, des pièces aujourd’hui faites en époxy. Petit luxe supplémentaire, les extrémités sont dotées d’une matière phosphorescente.

 

Après quelques essais sur lac, déjà ces pagaies nous séduisent. Sans nul doute, leurs qualités pour la plupart encore théoriques pour les néophytes que nous sommes sauront être appréciées dans les temps à venir. Et si la chasse au phoque ne fait pas partie de nos objectifs, la discrétion de nos déplacements qu’offre ces pagaies nous permettra, nous l’espérons, de côtoyer une faune marine qu’il nous tarde de découvrir.

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