Partir de la côte pour la rejoindre quelques heures plus tard ; en jargon marin effectuer du cabotage. Cette manière de voyager qui deviendra le quotidien de nos 18 prochains mois comporte-t-elle des risques et nécessite-t-elle du matériel dédié aux appels d'urgence ?
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Fort d'une solide expérience de voyage sur terre, mon ego a fortement influencé ma première position face à ce questionnement. Sentiments et non-réflexion que j'étayais par des arguments tels que le prix exorbitant de ce type d'appareils et la nécessité d'avoir un abonnement onéreux qui jure avec notre philosophie de voyage. De plus, comme tout appareil électrique, il faudrait un suivi régulier des batteries, réalité peu adaptée à notre mode de vie. J'avais là toutes les bonnes raisons de m'en détourner et de convaincre mon entourage de l'inutilité d'un tel produit. Mais voilà , la découverte progressive de notre futur lieu de vie, la mer et ses côtes, m'a fait comprendre que la connaissance de cet environnement conjugué à une bonne dose de prudence parfois pouvait se révéler insuffisant si l'on souhaite pouvoir encore contempler quelques couchers de soleil supplémentaires. En mer les dangers sont multiples. Et comme pour un iceberg, grande est la partie qui se cache aux yeux du néophyte. Si l'humain disparaît de la liste des dangers potentiels - tout du moins dans les eaux du nord où la piraterie n'est plus au goût du jour – la mer, elle, noircit cette liste comme une seiche apeurée. Mais quels sont ces dangers ?
Remise des balises en présence de Yannick Preitner CEO de Marine-Electronic Sà rl
Pour réduire les risques, il faut commencer par identifier les dangers. Et c'est là que cela se complique. Comme en montagne, le danger est bien souvent multifactoriel et l'élément risque isolé est en soi généralement maîtrisable. Prenons un exemple simple. Un bateau par beau temps n'est pas un danger pour un kayakiste. Mais si un épais brouillard s'installe, alors les bateaux deviennent de potentielles torpilles à kayak. La préparation et l'anticipation des futures avaries est une manière de se prémunir et, dans les situations graves, de s'offrir plus de temps pour retourner à une situation normale. La façon de charger son kayak, de manière équilibrée et avec un pont libre de tout objet, diminue la prise au vent et facilite la réintégration de son hiloire dans l'éventualité où l'on chavire. Le port d'habits appropriés, comme une combinaison étanche et un gilet de flottaison 50 Newton, offre quant à lui plus de temps d'action avant l'hypothermie.
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La Nature, qui est l'une des raisons qui nous poussent à repartir, peut également devenir la cause de notre non-retour. La comprendre et posséder des informations la concernant (bulletins météorologiques, cartes des marées...) est nécessaire pour non pas la maîtriser, mais y évoluer de manière plus sécurisée. L'Homme et de surcroît le kayakiste est bien peu de chose face aux éléments marins. 3 miles marins par heure (5 km/h) est la vitesse moyenne d'un kayakiste en randonnée. Il est évident que vents et courants contraires réduisent rapidement nos chevaucheurs d'écume au rang de coquille de noix.
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La situation se résume en une phrase. Se préparer à une telle expédition diminue les risques, mais ne les écarte pas. La réflexion relative à nos besoins en termes de sécurité est donc ouverte. Il nous faut bel et bien une balise d'urgence et elle devra performer sur trois plans.
Sécurité : la balise doit pouvoir émettre un signal d'urgence en continu, notre localisation pouvant évoluer au fil du sauvetage (courants marins).
Prix : la balise doit fonctionner sans abonnement, notre budget étant celui que vous nous connaissez.
Propriété : la balise doit tenir dans une poche de notre gilet de flottaison. Elle doit être maniable dans l'eau et la batterie doit avoir une autonomie longue durée, même si elle est exposée au froid.
La solution nous sera offerte gracieusement par notre partenaire Marine-electronique Sà rl établi à Morges. Une société experte dans la matière qui a comme clients, entre autres, Mike Horn et la freerideuse Géraldine Fasnacht. La solution réside dans deux petits boîtiers grands comme un Nokia 3210 de l'époque et qui portent le nom, on ne peut plus barbare, de ACR ResQLink 400. Le fonctionnement de cette balise est simple. Une fois l’antenne déployée et la balise activée manuellement, elle émet deux signaux radios en plus du signal lumineux produit par la lampe flache intégrée. Le signal GPS 406 MHz, réceptionné par le réseau international de satellites Cospas-Sarsat, informe la base où a été enregistré l’appareil. Dans notre cas, c'est la Rega qui réceptionne l'appel d'urgence. Cette société bien connue des Helvètes amateurs de montagne relaie l'appel auprès des services de secours responsables de la zone de l'incident. De plus, la Rega avertit la personne de contact que nous avons préenregistrée lors de notre inscription. Dans le cas d'un sauvetage en mer, les gardes-côtes du secteur concerné vont transmettre l'appel d'urgence à tout bateau navigant dans la zone de sauvetage. Ces derniers, quel que soit le type de bateau ou sa fonction, se doivent de répondre à l'appel, ceci conformément au droit maritime international. Le type d'embarcation, le nombre de personnes à secourir et la position sont transmises à l'ensemble des personnes participant aux recherches. Ces bateaux, gardes-côtes compris, utiliseront le deuxième signal de 121,5 MHz émis par nos balises. Fréquence adaptée à la communication en mer et utilisée par tout bateau immatriculé circulant sur les océans.
Caractéristiques de la balise
Poids : 148gr
Batterie : Lithium, durée de vie 5 ans sans charge
Autonomie : 24 h à -20°C
Activation : Manuelle
2 signaux : Positionnement GPS signal 406 MHz, signal 121,5 MHz
Etanchéité : Waterproof et flottabilité
Abonnement : Non requis
Couverture : Planétaire
Prix : 460 CHF l'unité
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La question de la sécurité en mer ne se résume naturellement pas à une simple balise. Comportements adaptés à chaque situation, connaissances maritimes et météorologiques, matériel et démystification des fausses croyances sont la clé pour évoluer de manière pérenne sur les mers. L'approche des pôles ne rendant ces propos que plus véridiques. Sujet d’intérêt, nous y consacrerons un article plus complet dans la deuxième édition de notre magazine Le Vagabond.
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