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Vildmarksracet 2017

01-02-2017 07:45

Aline Guignard

Huskies 2016-2017,

Vildmarksracet 2017

Inscrite au début du calendrier des compétitions, la Vildmarksracet se veut être une course de préparation. Une occasion pour...

Inscrite au début du calendrier des compétitions, la Vildmarksracet se veut être une course de préparation. Une occasion pour les mushers de tester en situation réelle leur équipe tout comme leur équipement. La course se déroule en deux étapes d’environ 60 kilomètres chacune, séparées par une pause obligatoire de 4 heures. 

  

Nous nous rendons le soir précédent sur le lieu de la course, à Nornäs, afin d’y effectuer les tâches administratives et sanitaires. Une équipe de vétérinaires italo-espagnols procède aux inspections d’usage. Chaque chien est passé en revue: vérification de la puce électronique d’identification, contrôle du poids et de l’hydratation, manipulation des membres, inspection des pattes… Tous les chiens sont jugés aptes à courir. Après un repas frugal, ils retournent se reposer dans leur varri-kennel. Si notre bus se transforme pour eux en camping-car, nous devons quant à nous prendre nos quartiers ailleurs, à savoir dans les sous-sols du QG. Un bâtiment qui se décline en poste administratif, tour de contrôle, cafétéria, salle de réunion, tribune d’observation et lieu de retrouvailles. C’est finalement le vestiaire des douches qui s’offre à nous pour la nuit, les autres locaux abondant déjà de matelas. Une place de premier choix, chauffée et spacieuse.

 

Comme pour la plupart des compétitions, un bon repos et une alimentation spécifique est de mise. Mais ici, dans notre équipe tout du moins, cette attention est tout d’abord ciblée sur les athlètes à quatre pattes. 6h30, sortir les chiens, les hydrater, s’assurer qu’ils ont fait leur besoin avant de les remettre dans leur varri-kennel. 7h30, rassemblement des mushers au QG pour la transmission d’informations. Vue de l’extérieure, l’ambiance semble détendue. Le message est clair, l’esprit de la course se veut fair-play et solidaire. 8h50, « have a good race », et en un clin d’œil, la salle se vide. Chaque équipe s’en va préparer ses athlètes, à sa manière, à son rythme. Aucune pression pour l’heure de départ, chaque attelage débute lorsqu’il est prêt. Si des effluves d’émulation se font subrepticement sentir, l’agitation restera maîtrisée, loin de tout embrasement néfaste.

 

De notre côté, nous nous rendons sur un parking proche du lieu de départ, sortons les chiens, les accrochons autour du bus, mettons leur harnais. Il revient à notre musher d’enfiler les 48 booties qui préviendront les pattes des éventuelles blessures. A lui de peindre le tableau de son attelage : leaders, wheels, chiens intermédiaires. La composition est étudiée, car son importance est de taille. Les manœuvres se réalisent dans un calme apparent. Mais nul doute que sous ce flegme bout une certaine agitation. Si l’excitation de l’homme est mesurée, celle des chiens est dépouillée de toute retenue. C’est pourquoi des quads sont à disposition pour aider les mushers à guider leur attelage jusqu’à la ligne de départ, et éviter que celle-ci ne soit franchie prématurément. De justesse notre équipe se stoppe. Notre musher plante l’ancre et attend le signal. La tension croît alors que le compte à rebours diminue. Et puis ça y est. Three, two, one, go ! Peu importe la langue, les chiens comprennent : l’ancre est levée, plus rien ne les retient, ils sont libérés, enfin. Le calme revient alors que le traîneau file au loin. 

Certains mushers s’occupent seuls de la préparation de leur équipe et ne sont pas contre un coup de main oportun. Nous en profitons pour baigner encore un peu dans cette atmosphère partagée entre excitation, aboiements, tensions et enthousiasme.

 

Grâce au GPS devenu depuis cette année obligatoire, nous pouvons tracer les équipes sur le parcours projeté à l’écran du QG. Le temps file et les premiers attelages arrivent rapidement au check-point, situé juste sous les yeux des spectateurs, handleurs et supporters venus se réchauffer dans la grande salle. Nous observons d’un œil novice, attentifs, curieux et intéressés de savoir comment s’organise cette étape. Car rapidement c’est à nous d’accueillir notre équipe, de la guider jusqu’à l’endroit qui lui a été attribué pour se «parquer». Les handleurs ne sont habituellement pas autorisés à s’occuper des chiens. Il revient donc au musher d’enlever les booties, d’installer la paille, de ravitailler ses athlètes, de les soigner… Nous restons en retrait, non sans une certaine frustration de ne pouvoir oeuvrer. Une fois seulement les chiens repus et couchés, le musher s’autorise à aller se ravitailler. Les équipes arrivent l’une après l’autre. Petit à petit, le lieu devient une mosaïque à 314 chiens. Une fresque haute en couleurs, en sons et en échanges. Nos chiens sont d’un calme que nous pourrions imaginer naturel. Mais l’excitation persistante de certaines équipes durant ce temps de pause nous fait prendre conscience qu’il n’en est rien. Cette capacité à se reposer est bel est bien une compétence apprise; et pour nos chiens, une compétence acquise. Il paraît toutefois plus difficile à certains mushers de se détendre eux-mêmes.

 

Après les quatre heures obligatoires d’arrêt, nul besoin de revigorer les chiens. Le départ des premières équipes a réveillé en eux l’excitation de la course. Ils sont frais et vaillants; les 63 premiers kilomètres semblent n’avoir laissé aucune empreinte sur eux. Au fur et à mesure que le jour décline, les départs deviennent de plus en plus rock’n’roll. Certains loupent le portail de départ, des chiens s’emmêlent autour du poteau, d’autres lâchent leur traîneau… Notre équipe, quant à elle, s’éloigne harmonieusement, non sans ardeur.

 

Nous retournons au QG observer à l’écran la progression des attelages. L’allure reste soutenue et nous avons tôt fait de nous vêtir à nouveau pour aller accueillir notre équipe. Dans la nuit cette fois installée, une lumière, 48 pattes qui foulent la neige en silence, une voix qui les guide calmement jusqu’à la ligne d’arrivée. Nul besoin d’éclairage pour reconnaître notre attelage. L’entrée se fait en toute discrétion. Ni fanfare, ni trompette, mais beaucoup d’émotion et de reconnaissance dans les étreintes pudiques que l’homme offre à ses chiens. Heureux d’atteindre la ligne d’arrivée ou triste de devoir rompre la synergie qui l’a lié à ses 12 athlètes durant 6 heures et demi… c’est au musher de se prononcer.

 

Trêve de sentimentalisme. La logistique reprend rapidement le chemin de la réalité. Désatteler les chiens, enlever les harnais, les nourrir, les remettre dans leur vari-kennel. Et puis, sans trop tarder, reprendre la route de la maison… direction Drevdagen.

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