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De Elleholm à Klumpudden 2/2 / 09.09.2022

18-09-2022 15:15

Aline Guignard

Cap Kayak,

De Elleholm à Klumpudden 2/2 / 09.09.2022

Visiter ce patrimoine dans cette tension n'a pas de sens. Alors nous parons au plus pressé. Olivier reste avec nos bateaux, je pars faire les courses.

(Partie 1 dans l'article précédent) (...) Nos quelques incrustations en milieu urbain contrastent fortement avec notre immersion en nature. Nous y sommes contraints pour nous ravitailler, mais nous sommes également curieux de découvrir les villes côtières de ces régions, pour la richesse de son histoire militaire entre autres. Mais à maintes reprises, nous constatons que lorsque nous abordons ces lieux, le coeur n'y est pas. Nous débarquons à Karlskrona avec l'intention de découvrir la vieille ville classée au patrimoine de l'UNESCO. Mais voilà. Nous parquons nos kayaks sur une plage où l'on ne se sent pas à l'aise de délaisser nos affaires pour flâner dans les ruelles. En outre le vent est important et il est fort probable qu'il augmente au cours de la journée. Plus nous passons de temps en ville, plus grand est le risque de devoir lutter contre cette force. Visiter ce patrimoine dans cette tension n'a pas de sens. Alors nous parons au plus pressé. Olivier reste avec nos bateaux, je pars faire les courses. Lorsque je reviens, Olivier s'en va visiter les alentours alors qu'à mon tour je pique-nique. Puis nous reprenons la mer pour rejoindre un lieu où nous pourrons bivouaquer, et retournons ainsi à notre vie sauvage.

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Nous quittons le comté de Blekinge et entrons dans celui de Kalmar, dont le chef-lieu est l'une des villes les plus anciennes de Suède. Nous pensions nous retrouver le long d'une côte quelque peu linéaire et moins intéressante que les archipels traversés. Nous avons tôt fait de corriger nos croyances. Les îles sont toujours bien présentes ; elles sont maintenant recouvertes de forêts de pins, de bouleaux et de sapins. Nous y retrouvons les couleurs du nord, ces luminosités qui nous font nous sentir ailleurs, celles qui dorent les tiges des roseaux tout en soutenant le vert puissant des arbres, celles qui peuvent à la fois offrir une atmosphère de douceur et de menace. Nous retrouvons ces ciels majestueux qui donnent une dimension si vaste à notre univers et qui se teintent de couleurs chaudes lorsque le jour décline. Dans ces décors, nous sommes libérés de l'instant crucial où tout se joue, cet instant toujours trop court résumé en cette phrase frustrante « C'est trop tard, tu l'as loupé ! » Ici, à chaque instant et durant des heures, je reprends ce refrain : « Regarde, c'est encore plus beau qu'avant ! »

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Si je m'étais émerveillée de rencontrer un phoque dans la mer des Wadden, nous sommes maintenant entourés de colonies entières. A plusieurs reprises ce sont des dizaines de phoques qui viennent à notre rencontre, nous tournant autour, donnant l'impression d'être partagés entre curiosité et crainte. A notre approche ils glissent de leur promontoire de pierre pour rejoindre la sécurité de l'eau. Mais plutôt que de nous fuir, ils tracent furtivement leur route jusqu'à nous. Alors émergent de l'eau des petites têtes rondes aux gros yeux noirs, les uns après les autres, comme des bouées remontant à la surface. Certains osent s'approcher à proximité et se retrouvent à moins de deux mètres de nous. La plupart du temps ils se tiennent dans notre dos. Il nous suffit de nous retourner, de croiser leur regard pour que vite ils replongent. Depuis que nous avons vu l'un d'entre eux mort et en putréfaction sur une plage, je les considère à leur plus juste valeur. Jamais je n'aurais imaginé qu'ils aient de telles griffes et soient équipés de dents aussi longues et pointues...

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Les distances parcourues quotidiennement sont modestes et nous prenons le temps de passer certaines journées à terre. Néanmoins nos corps sont sollicités et le mien tire la sonnette d'alarme un soir alors que je me penche pour prendre la moutarde dans un sac. Une lancée fulgurante m'oblige à abandonner tout objectif autre que celui de trouver la position qui n'exacerbera pas la douleur. C'est la première fois que je dois faire face à ce que je pense être un lumbago. Inutile de préciser que dans des conditions de bivouac, cela n'est guère pratique. Mon dos ne m'autorise pas à me mettre accroupie et passer de la position couchée à debout relève d'un art complexe digne d'une scène en slow motion. Alors autant dire que faire ses besoins devient problématique. Néanmoins, je le sais : le remède contre ce mal est le mouvement. Alors quelques antidouleurs, massages et promenades plus tard, nous reprenons la mer. Admirative de la capacité qu'a mon corps de se régénérer, je me réjouis néanmoins de lui offrir la nouvelle réalité que sera celle de notre saison d'hivernage. Une période qui se dessine et qui prend forme justement à ce moment-là, pour finalement déboucher sur un projet concret des plus réjouissants. Kenneth et Wilma nous attendent chez eux, sur l'île de Gotland, pour la durée qui nous conviendra. Le rendez-vous a même déjà été fixé au 19 septembre. Dans une dizaine de jours nous aurons un toit. Dans une dizaine de jours nous installerons nos kayaks dans leur cocon d'hibernation. Dans une dizaine de jours...

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Régulièrement nous recevons le relevé des dons pour l'association Zoé4life et à l'heure où nous nous apprêtons à mettre en pause le relevé kilométrique, le compte n'y est pas. Avec une certaine déception nous constatons que les dons n'évoluent plus beaucoup et cela habite nos pensées alors que nous pagayons. Comment encourager les gens à participer à cette aventure et ainsi soutenir cette association ? Comment nous y prendre pour les sensibiliser à ces besoins si réels, à cette réalité si triviale dont l'enjeu est la vie d'enfants ? Quels mots utiliser, quel ton employer pour ne pas paraître moralisateurs mais suffisamment explicites pour que le lecteur soit touché et motivé à aller au-delà du constat ? La réponse, nous ne l'avons pas encore trouvée...  / AG

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